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Le club Perce-neige réchauffe les cœurs

 Evelyne Bernard a eu le plaisir de gagner un tableau de M. Maillot à la tombola organisée par Serge Brissette.  Photo RL

Le club Perce-Neige de Fillières, qui compte 25 printemps, reste malgré les années un club dynamique et actif.

Il regroupe plus d’une centaine d’adhérents qui n’hésitent pas à parcourir quelques kilomètres, certains viennent en effet de Laix ou encore de Serrouville pour, une fois par semaine, "taper" la belote et participer au repas organisé chaque trimestre dans la salle des fêtes.

A la présidence de cette association depuis quelques années maintenant Serge Brissette, qui a succédé à Anna Pépin, la fondatrice du club avec André Batin. Anna Pépin n’en est pas moins restée la vice-présidente : «  Lorsque l’on a décidé de créer ce club c’était dans le but de réunir les anciens, d’essayer de les occuper et surtout de les faire sortir de chez eux en organisant par exemple de petits voyages. Au début, nous étions une cinquantaine mais au fil des années des gens des communes des environs sont venus se joindre à nous et nous sommes à présent une bonne centaine. » Une fois de plus, le traditionnel repas trimestriel a permis à tous les adhérents de se retrouver autour d’une bonne table. Et comme dit le proverbe, c’est l’occasion qui fait le larron. Tous ont levé leur verre en l’honneur de ceux qui ont célébré leur anniversaire.

 

Voir le travail réalisé à Gadiobé au Sénégal

Dans quelques jours, Francis Herbays, maire de Fillieres suivra les traces des jeunes de l'association Gadiobé, les bagages remplis de projets, chargé de messages de cadeaux, de photos pour les habitants de Gadiobé.Ce projet né voilà 6 ans d'une correspondance entre une petite ville du Sénégal et les élèves du regroupement scolaire mais aussi de la volonté des différents acteurs pour la mise en place du développement de ce projet;

 

Suite à un projet né voilà six ans d’une correspondance entre une petite ville du Sénégal et les élèves du regroupement scolaire, mais aussi de la volonté des différents acteurs pour la mise en place du développement de ce projet… Francis Herbays s’envole pour Gadiobé à la découverte de ce qui a déjà été réalisé.

Pourquoi avoir choisi de partir au Sénégal ?

Francis Herbays : « Dès le début de la réflexion avec Solidarité nationale et internationale (SNI), le président, Jean-François Motet avait émis le souhait que je me rende sur le secteur. J’ai été sollicité à plusieurs reprises pour y aller mais j’ai préféré que ce soit ceux directement impliqués par ce projet qui s’y rendent. Aujourd’hui le projet est installé. Il était donc important pour moi d’y aller afin de voir le travail réalisé par les jeunes.

De plus, quand on entend avec quel enthousiasme les participants en parlent, cela ne fait que me pousser à partir à mon tour. »

Vous avez projeté de rencontrer les instances locales ?

« Je pars avec une délégation de SNI. Dès notre arrivée à Dakar, nous rencontrerons le maire de Goré, Augustin Sainghor, afin de parler d’un projet autour du tourisme solidaire et avec une association de développement de Gadiobé. Puis départ pour Saint-Louis le dimanche 28.

Le lundi 29, nous partirons à la rencontre du préfet ainsi que de l’inspecteur départemental, qui sont nouveaux, afin de faire une mise au point quant aux projets de SNI ; quant à moi, je suis mandaté pour leur faire part des souhaits de l’association concernant l’école de Gadiobé. »

Quels sont ces projets ?

« L’extension de l’école avec la création d’une salle d’activités, conçue de façon à préserver les livres et documents, actuellement abîmés par les intempéries, les insectes et les rongeurs.

Un moulin à mil

«  L’objectif, poursuit Malek Boussalem, est d’apporter l’informatique et internet au village ».

Actuellement, l’école accueille 65 élèves et deux enseignants. Ce sera aussi l’occasion de voir avec l’inspecteur la situation concernant deux villages proches, Ferlo et Wendou Thilé où il n’y a ni électricité, ni eau et pas d’école à Ferlo.

«  Il s’agit de connaître la stratégie du gouvernement par rapport à cela. Il y a aussi la volonté de travailler sur la rénovation de l’état de l’école, projet qui pourrait entrer dans le cadre du tourisme solidaire », précise le maire de Fillières.

La délégation s’arrêtera ensuite à Ndioum afin de rencontrer des responsables de la brigade hydraulique et négocier la réouverture de puits sur Gadiobé pour arroser le jardin des femmes.

« Mardi, à Gadiobé nous rencontrerons des acteurs du village et les enseignants. Ce sera l’occasion d‘évoquer un autre projet, la création d’un moulin à mil et d’une décortiqueuse à riz d’où la rencontre avec le Crédit mutuel de Pétè le lendemain. Mais ce sera aussi pour moi l’opportunité de découvrir le travail réalisé par les jeunes de l’association. » Mercredi 1 er décembre, retour vers Dakar et retour en Lorraine.

« Ce sera une visite éclair avec plein de rencontres qui, je l’espère seront fructueuses », conclut M. Herbays.

 

Et l’eau-de-vie jaillit


«  Le titrage officiel se fait  à 20 °C ».

Patrick Letscher et Jean-Pierre Munier sont des créateurs d’eau-de-vie. Ces deux agriculteurs-distillateurs de Fillières, qui ont repris le flambeau des bouilleurs ambulants, ont posé tout leur attirail à Murville. Ils métamorphosent des tonneaux de fruits fermentés en alcools des plus raffinés.

Bouilleurs ambulants : des créateurs d’eau-de-vie

Depuis des siècles, la distillation des fruits fermentés est un rendez-vous unique dans les villages. Depuis quatre ans, Patrick Letscher et Jean-Pierre Munier ont repris le flambeau des bouilleurs ambulants.

Prenez un tonneau de fruits fermentés, deux alambics chauffés au bain-marie, une belle bonbonne prête à recevoir l’eau-de-vie, une grosse bouffée d’un parfum presque enivrant, un verre de convivialité et une grosse pincée d’humour au second degré. Bienvenue dans l’antre de Patrick Letscher et Jean-Pierre Munier.

Ces deux agriculteurs-distillateurs de Fillières ont posé tout leur attirail dans une petite maisonnette de la rue Jeannne-d’Arc à Murville. Affiliés au syndicat artisanal et professionnel des bouilleurs ambulants, ils se sont lancés dans cette aventure il y a trois ans : «  C’est donc notre quatrième saison, confie Patrick. En général, nous attirons les producteurs de fruits dans un rayon de 10 à 15 km. Ils viennent s’inscrire pour un rendez-vous et nous remplissons un bon de transport du tonneau fermenté, délivré par les douanes. »

Le temps au temps

Jusqu’à la fin du mois de novembre, les deux compères vont jouer les alchimistes en métamorphosant des tonneaux de fruits fermentés, avec ou sans noyau, en une eau-de-vie des plus raffinées. Les délicieux effluves émanant des deux alambics ne laissent d’ailleurs que peu de doute sur la qualité de la distillation opérée en deux cuissons : «  Il faut compter 1h30 à 2h pour la première et 45 minutes pour la seconde (le raffinage). La cuisson se fait au gaz (plus régulier que le bois) et dans un bain-marie. Tout se fait dans la douceur. Il ne faut pas tirer trop vite l’eau-de-vie et laisser le temps au temps », martèle Jean-Pierre en fin connaisseur.

A chaque production son eau-de-vie

Mardi dernier, ce sont les fameuses poires Williams de Charles Négri qui sont passées entre leurs mains expertes. Pour autant, ils ne font pas de miracles et dégainent volontiers leur divise : «  Tout tonneau qui entre bon dans cet atelier ressortira bon dans vos bonbonnes ! »

Les deux bouilleurs mettent d’ailleurs en évidence une particularité : «  Nous distillons séparément les récoltes des producteurs. Et ce, même si quelqu’un vient avec un tonneau de 50 litres seulement. Entre chaque cuisson, les alambics sont vidés et nettoyés. La propreté dans le tonneau, et même sur son lieu de stockage avant distillation, est d’ailleurs l’une des clés d’une bonne eau-de-vie. J’ai déjà retrouvé des arômes de lessive dans des eaux-de-vie à cause d’un tonneau laissé à côté de barils de lessive ou du linge. Il faut choisir un local neutre. »

Moins de 9 € le litre

Titrées à 45, 48 ou 50° selon la volonté et le goût des clients, les eaux-de-vie translucides quittent l’atelier entre les mains de leur heureux propriétaire. «  Ce n’est même pas pour moi ! En général, je l’offre » s’exclame Charles Négri. Venu avec 180 kg de fruits, il est reparti avec ses 20 litres de poire à 48° particulièrement aromatiques.

Le coût s’élève environ à moins de 9 € le litre. En effet, si la taxe douanière maximale est de 7,56 € pour le litre d’eau-de-vie à 50°, c’est en réalité une demi-taxe (3,78 €) qui est appliquée pour tous ceux qui ont au moins un arbre fruitier dans leur jardin. Ce qui est souvent le cas. Il faut ajouter à cela les 5 €/l pour le savoir-faire de ces bouilleurs ambulants. Des magiciens de la goutte qui créent ces précieux breuvages avec la précision et la passion d’un horloger.

Lionel Madella.

  Un métier qui se perd ?

 

Jean-Louis Thériot est président du groupement Nord-Est de la Fédération nationale des syndicats des récoltants familiaux de fruits et producteurs d’eau-de-vie naturelle. Il différencie «  les bouilleurs de cru individuels qui font cela en loisirs, et les bouilleurs ambulants qui peuvent en vivre effectivement ».

Pour lui, la nouvelle génération de bouilleurs tarde à prendre la place de l’ancienne : «  Les bouilleurs ne sont pas encore en voie d’extinction ! Maintenant, la consommation a changé. Dans ma jeunesse, l’eau-de-vie servait d’antibiotique (!), et au petit-déjeuner on avalait une eau-de-vie avant d’aller couper le bois. Aujourd’hui, elle fait l’objet de petites dégustations ou on la retrouve comme ingrédient dans des pâtisseries. »

Pour autant, les amateurs se diversifient : «  Nous constatons sur le grand Est l’arrivée de Belges et de Hollandais qui découvrent avec plaisir nos eaux-de-vie. Très intéressés, ils deviennent ensuite de nouveaux adhérents. » Dans la revue trimestrielle les "Bouilleurs de France", les passionnés y trouvent autant de sujets de discussion.

Jean Garnier est pour sa part président départemental (Meuse et Meurthe-et-Moselle) des bouilleurs ambulants. Il recense une cinquantaine de professionnels sur son secteur. Tous sont des artisans ayant appris sur le tas : «  Le savoir-faire se transmet souvent de père en fils. On ne peut pas en vivre sur notre secteur. En revanche, dans le Loiret ou en Vendée, je connais quelques cas. Bien souvent, ils travaillent avec des coopératives ».

Sous un angle plus sociétal, il constate aussi une baisse de la consommation d’eau-de-vie : «  Les gens ne la sortent plus en fin de repas comme autrefois. Tout simplement parce que les invités reprennent le volant et la route ». Les bouilleurs envisagent d’ailleurs de diversifier leurs distillations vers des liqueurs ou des cocktails.

Jean Garnier tient d’ailleurs à tordre le cou à une fausse idée : «  Il ne faut jamais mettre une eau-de-vie de fruits à noyau dans un verre blanc. Ces alcools ne supportent pas la lumière ! Le jaunissement des eaux-de-vie n’est pas du tout conseillé. Il faut même y faire très attention lors de leur consommation ». A défaut, les amateurs risqueraient de voir rouge.

 


Date de création : 03/11/2010 : 11:17
Dernière modification : 09/02/2014 : 10:05
Catégorie : - Revue de Presse
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