Fillières et Ville-au-Montois, dans le Pays-Haut 54, ont senti le vent tourner au début de ce siècle. Et c’est certainement leur décision de septembre 2002 qui a sauvé l’une, voire les deux écoles de ces communes comptant respectivement 520 et un peu moins de 300 habitants. « On a toujours voulu maintenir une école dans nos villages, parce que c’est un lieu essentiel pour la vie. Dans le même temps, on voyait que les effectifs scolaires de Ville-au-Montois étaient assez bas, alors que chez nous c’était stable. On a donc choisi de mutualiser », explique Francis Herbays, le maire de Fillières. Un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) et un syndicat intercommunal scolaire voient donc le jour. Les maternelles (une vingtaine d’élèves) sont accueillis à Ville-au-Montois, les autres (environ 60) à Fillières. Une cantine et un périscolaire complètent l’offre.*
L’ensemble coûte 145 000 euros par an, les parents contribuant à hauteur de 35 000 euros, et la communauté de communes Terre lorraine du Longuyonnais (T2L) apportant entre 7 000 et 8 000 euros au titre de la compétence périscolaire. Le reste étant assumé par les deux municipalités, en fonction du nombre d’enfants qui en sont originaires. « On paie donc 65 000 euros, ce qui représente 1/6e de notre budget global de fonctionnement. Sans ce regroupement, on payerait autant, voire plus. On tient vraiment à ce qu’on a mis en place. Il y a une stabilité au niveau des enseignants, une cohésion sociale, des animations mises en place, etc. Le nombre d’élèves augmente aussi doucement. En résumé : ça marche », s’enthousiasme le maire.